Communiqué / Alerte presse


Océans martiens : les plaines du Nord de Mars livrent de nouveaux indices

le 9 octobre 2025

Le passé de la planète Mars continue de captiver la communauté scientifique. Une question, en particulier, reste en suspens : des océans ont-ils un jour recouvert la surface de la planète rouge ? Récemment, une équipe de recherche, associant de nombreux laboratoires français dont le LGL-TPE et le LAM, a scruté les Plaines du Nord de Mars grâce aux diverses sondes de la NASA et de l’ESA en orbite autour de Mars. Elle livre de nouveaux résultats, publiés dans la revue Nature Communications Earth & Environment.

Scrutant les plaines du Nord de Mars grâce aux diverses sondes de la NASA et de l’ESA en orbite autour de la planète, l’équipe de recherche associant de nombreux laboratoires français, dont le LGL-TPE et le LAM, a mis en évidence la présence de minéraux particuliers associés à des structures intrigantes de formes coniques. Ces minéraux, sous la forme de silice hydratée (comme de l’opale, bien connue sur Terre pour ses propriétés iridescentes) et de sulfates (des sels comme le gypse, qui se forment par évaporation de l’eau), témoignent d’une activité aqueuse relativement récente (moins de 2,5 milliards d’années) à la surface de la planète. La découverte de ces indices minéralogiques ont permis aux scientifiques de confirmer, pour la première fois, que les structures coniques observées sont en fait des volcans sédimentaires (des volcans de boue ou de sable) qui ont expulsé du matériel siliceux et/ou sulfaté, initialement enfouis sous la surface. Ceci indique que des réservoirs aqueux, enrichis en silice ou en sulfates, sont présents à différentes profondeurs dans les plaines du Nord de la planète. L’étude de ces minéraux permet de révéler les processus à l’œuvre en profondeur et, ainsi, de remonter le fil de l’histoire géologique de la planète.

D’après les calculs réalisés par les planétologues de l’étude, les réservoirs riches en silice pourraient être enfouis à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Les réservoirs de sulfates, enfouis à plusieurs centaines de mètres de profondeur, sont donc plus anciens que les premiers. Ils pourraient être associés aux couches profondes de la Vastitas Borealis Formation (VBF), cette unité géologique du nord de Mars parfois suggérée comme une relique des anciens océans martiens hypothétiques. Il est donc possible que ces sulfates tracent la présence de dépôts évaporitiques anciens, formés par l’évaporation d’eau liquide lorsque Mars était encore couverte d’océans. Ces découvertes ouvrent de nouvelles perspectives pour les futures missions d’exploration de Mars. En effet, l’étude en surface de ces dépôts permettra d’échantillonner indirectement les réservoirs sédimentaires enfouis en profondeur, ce qui pourrait offrir de nouvelles clés pour retracer l’histoire de l’eau liquide sur Mars et trancher le débat persistant autour de l’existence d’anciens sédiments océaniques.
 

Télécharger ce communiqué de presse et les contacts sur le site de l'université Claude-Bernard-Lyon-1 en cliquant ici.
 

Référence article

PINEAU, M. ; CARTER, J. ; LAGAIN, A. ; RAVIER, E. ; MANGOLD, N. ; LE DEIT, L. ; QUANTIN-NATAF, C. ; ZANELLA, A. Recent aqueous alteration associated to sedimentary volcanism on Mars, 2025, Communications Earth & Environment, 6 (1), 800. https://doi.org/10.1038/s43247-025-02713-3 
Publié le 9 octobre 2025