Maud Langlois, co-lauréate du Grand prix Charles Defforey
le 26 mai 2020
Maud Langlois, directrice de recherche CNRS au CRAL, est l'une des six lauréats du Grand prix scientifique 2020 de la fondation Charles Defforey-Institut de France qui récompense le projet « Imager de nouveaux mondes : préparer la prochaine génération d'imageurs d'exoplanètes ».
Les six lauréats du Grand prix scientifique 2020 : Jean-Luc Beuzit (Université Aix-Marseille, CNRS, CNES, LAM) ; Anthony Boccaletti (Observatoire de Paris, université PSL, CNRS, LESIA) ; Gaël Chauvin (Laboratoire franco-chilien pour l'astronomie, UMI CNRS/INSU, université du Chili / Université Grenoble Alpes, CNRS, IPAG) ; Thierry Fusco (ONERA, département d'optique et techniques associées / Université Aix-Marseille, CNRS, CNES, LAM) ; Maud Langlois (Centre de recherche astrophysique de Lyon, observatoire de Lyon, CNRS, UCBL, ENS de Lyon) et David Mouillet (Université Grenoble Alpes, CNRS, IPAG).
Les lauréats du Grand prix, chercheurs au CNRS, à l'ONERA, à l'observatoire de Paris-PSL et dans les universités, ont été au cœur du projet SPHERE, un instrument installé au Very Large Telescope de l'ESO au Chili et dédié à l'imagerie des jeunes exoplanètes géantes.
Entre 2002 et 2015, en s'appuyant sur de nouvelles technologies, comme l'optique adaptative extrême et la coronographie, l'équipe a dirigé la conception, la réalisation et la mise en service de SPHERE. L'instrument a déjà fourni un très grand nombre de résultats majeurs comme l'identification de nouvelles exoplanètes géantes et l'étude de leur atmosphère, ou bien l'étude détaillée des disques circumstellaires dans lesquels se forment les planètes. Aujourd'hui, un pas supplémentaire est envisagé avec une évolution significative vers le projet SPHERE+ visant à augmenter le contraste près des étoiles observées. SPHERE+ utilisera des technologies toujours plus performantes pour atteindre la région où se situe la plus grande partie des exoplanètes géantes et pour observer plus d'étoiles faibles.
SPHERE+ est une étape intermédiaire qui permettra de préparer un programme encore plus ambitieux pour le futur Extrêmement Grand Télescope (ELT) de l'ESO dans lequel l'équipe lauréate est impliquée. Ces travaux auront également des retombées instrumentales et astrophysiques pour les prochaines missions spatiales comme JWST et le Nancy Grace Roman Space Telescope et, à plus long terme, pour initier les projets spatiaux des prochaines décennies, visant à permettre l'imagerie et la caractérisation des exoplanètes telluriques possiblement semblables à la Terre.
Maud Langlois, lauréate du prix pour le Centre de recherche astrophysique de Lyon
Dans cette aventure unique associant des défis scientifiques et technologiques majeurs, une équipe du CRAL praticipe à l'élaboration de l'instrument SPHERE+ en travaillant sur la modélisation de l'optique adaptative extrême et sur les développements innovants en traitement des données.
Maud Langlois, lauréate du prix pour le CRAL, est directrice de recherche CNRS à l'observatoire de Lyon. Elle a pris la responsabilité scientifique de l'instrument IRDIS/SPHERE qui l'a conduite à travailler pendant une décennie sur la conception, l'intégration et la mise en service de cet instrument. Elle a aussi largement participé à l'exploitation astrophysique de l'instrument SPHERE en mettant par exemple en évidence un disque de transition autour de l'étoile T Tauri (Langlois, 2018). Son implication en tant que co-responsable des observations et de l'analyse des données du grand relevé SHINE lui a permit de contribuer aux découvertes de nouvelles exoplanètes et de nouveaux disques circumstellaires. Maud Langlois a aussi développé de nouvelle techniques d'imagerie à haut contraste, incluant de nouvelles méthodes d'analyse de données qui permettent d'améliorer la sensibilité en détection pour ouvrir la voie à de nouvelles découvertes de planètes extrasolaires. Elle coordonne aussi une activité de recherche et de développement en optique adaptative extrême afin de préparer la prochaine génération d'imageurs d'exoplanètes.
L'ensemble de l'équipe remercie vivement l'Institut de France, la fondation Charles Defforey et l'Académie des sciences pour l'attribution de ce prix prestigieux qui va permettre une avancée significative de ses projets dans le contexte de l'imagerie des exoplanètes.
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Publié le 18 mai 2020 – Mis à jour le 27 mai 2020