Distinction / prix


Isabelle Baraffe, lauréate du prix Lodewijk Woltjer Lecture

le 5 avril 2023

Isabelle Baraffe, astrophysicienne au CRAL, vient de recevoir le prix Lodwljk Woltjer Lecture 2023 de l'European Astronomical Society pour ses travaux exceptionnels sur les étoiles de faible masse, les naines brunes et les exoplanètes.

Isabelle Baraffe
Isabelle Baraffe - Isabelle Baraffe
Moins de trois ans après son prix Viktor Ambartsumian pour « ses contributions fondamentales dans le domaine des étoiles de faible masse et ses idées innovantes dans le domaine de l'astrosismologie », Isabelle Baraffe du CRAL est lauréate d'un nouveau prix prestigieux.

La chercheuse, qui partage son temps depuis 2010 entre Lyon et l'université d'Exeter au Royaume-Uni, vient d'obtenir le prix Lodwljk Woltjer Lecture de la Société astronomique européenne, une nouvelle fois « pour ses contributions fondamentales à la compréhension des étoiles de faible masse, des naines brunes et des exoplanètes ».

Isabelle Baraffe a obtenu sa thèse en astrophysique aux universités de Paris VII et Göttingen et a effectué deux postdoctorats à l'institut Max-Planck et à l'université de Göttingen. De retour en France, elle commence à travailler dans l'équipe de l'ENS de Lyon du Centre de recherche astrophysique de Lyon à partir de 1995. Elle est spécialiste de la physique des étoiles et des planètes et a obtenu plusieurs prix nationaux et internationaux pour ses recherches.

Une de ses thématiques de recherche principales est l'étude des naines brunes, domaine pour lequel elle a notamment travaillé en collaboration avec Gilles Chabrier et France Allard. Les naines brunes, découvertes en 1995, sont des étoiles de faible masse, trop petites pour permettre la fusion de l'hydrogène dans leurs cœurs. Pour cette raison, on les qualifie souvent de « chaînon manquant » entre les planètes et les étoiles. Au fil de ses recherches, Isabelle Baraffe a développé une théorie cohérente pour décrire les structures interne et atmosphérique de ces astres en se basant sur leurs caractéristiques microphysiques. Ses modèles ont révolutionné ce domaine d'étude et ont établi un nouveau paradigme qui fait référence depuis vingt ans. Grâce à eux, la communauté scientifique peut interpréter plus facilement ses observations et développer de nouvelles stratégies observationnelles.

Dans des travaux récents, Isabelle Baraffe a montré que les toutes premières phases d'accrétions des étoiles peu massives sont déterminantes pour l'évolution de ces objets et leur futur, même après que l'accrétion est terminée. Ces publications permettent de comprendre les propriétés parfois étranges qui étaient observées sur les coprs stellaires jeunes et ont conduit à un nouveau modèle de l'évolution des étoiles.

En ce qui concerne l'étude des exoplanètes, elle travaille avec Gilles Chabrier et Travis Barman sur les corps dont la masse est comprise entre celle de la Terre et celle de Jupiter. Leurs modèles complets incluent des paramètres comme l'évaporation atmosphérique due aux étoiles ou la dissipation de l'énergie interne des planètes par les forces de marée. Ces travaux sont utilisés comme base théorique pour les grands relevés actuels d'exoplanètes. À Exeter, elle a également initié une collaboration internationale pour produire les modélisations les plus complètes d'atmosphère d'exoplanète, indispensables pour espérer détecter une biosignature sur une planète d'un autre système solaire.

Elle a également obtenu deux ERC (en 2012 et 2017) pour le développement de l'outil informatique MUSIC.

Retrouvez ce communiqué de presse, et l'ensemble des annonces de prix, sur le site de l'EAS (en anglais) en cliquant ici.
Publié le 11 avril 2023 Mis à jour le 12 avril 2023