Découverte d'un gisement fossilifère exceptionnel dans l’Hérault
le 9 février 2024
Un nouveau gisement fossilifère a été mis au jour dans l'Hérault par le travail de longue haleine d'un couple d'amateurs passionnés de paléontologie. Leurs découvertes ont été étudiées par une équipe internationale dont font partie Bertrand Lefebvre, Christophe Dupichaud et Antoine Vite du LGL-TPE.
Reconstitution artistique de la biodiversité marine de la montagne Noire à l'Ordovicien inférieur (-485 à -477 Ma).
(Crédit : Christian McGall, extrait de Saleh et al., 2024, CC-BY 4.0)
Grâce à plus de 400 fossiles datant de 470 millions d’années, le site de Cabrières près de Pézenas témoigne de l’environnement le plus proche du pôle Sud à cette époque jamais observé. Il se classe ainsi parmi les gisements les plus riches et diversifiés au monde pour la période ordovicienne. Il se distingue par un niveau de préservation exceptionnel qui a permis la découverte extrêmement rare d’organismes à corps mous. En particulier, la découverte d'un large éventail d'algues et d’éponges contribue à une meilleure compréhension de leur rôle pivot dans l'écosystème de l'époque.
Ces observations mettent à mal l'idée antérieure d'une baisse de biodiversité ou d'une extinction biologique entre les périodes du Cambrien et de l'Ordovicien il y a environ 485 millions d'années. En revanche, la grande biodiversité constatée confirme l’hypothèse d’une migration des espèces vers l’hémisphère sud, comme zone refuge, pour fuir les températures trop élevées des zones tropicales à cette époque.
Cette première étude du site, parue dans Nature Ecology & Evolution le 9 février, constitue le point de départ d’un programme de recherche qui s’étendra sur plusieurs années, avec des fouilles de grande ampleur puis l’analyse poussée des fossiles à l’aide de techniques d'imageries innovantes. Il s’agira de révéler en détail leur anatomie externe et interne, leurs relations de parenté et leur mode de vie.
Pour en savoir plus
Retrouvez le communiqué de presse du CNRS en cliquant ici et celui de l'université de Lausanne (avec une interview d'Éric et Sylvie Monceret, à l'origine de la découverte) en cliquant ici(English version here).