La combinaison d’outils de micro-caractérisation de pointe, microsonde et microscopes électroniques (à balayage et en transmission), révèle que la monazite est le vestige d’un unique grain détritique. Ce grain a subi des températures très élevées, avec injection de silicate fondu piégé dans la porosité aux joints de grains, et un recuit favorisant migration de dislocations et formation de sous-joints. L'absence de défauts d’irradiation dans la monazite confirme que cet épisode de recuit s'est produit récemment, en accord avec l'âge de l’impact. La préservation d'une zonation primaire du grain, ainsi que l'absence de profils de diffusion détectables à ces échelles, indiquent que la monazite n'a pas atteint son point de fusion (~2050 °C) avant son refroidissement très rapide (~1000°C/s). Les dates (U-Th-Pbtotal) obtenues dans la monazite restent inchangées lors de l'impact : 73 ± 6 Ma dans le domaine riche en Th et 156 ± 15 Ma dans le domaine pauvre en Th. Ces âges sont donc ceux des roches présentes dans la cible de l’impact. Ainsi, la comparaison des résultats de l'étude avec une base de données détaillée contenant âges des monazites et rapports Th/U, en Asie du Sud-Est, indique que le cratère australasien doit être recherché dans le triangle formé par les Philippines, la Chine méridionale côtière et le nord du Vietnam.
Cela exclue une bonne partie des pistes précédemment proposées (sud Indochine, Nord Chine) et procure de nouvelles clés pour enfin résoudre le mystère du cratère perdu.
Retrouvez cette actualité en intégralité avec les contacts scientifiques sur le site du CNRS Terre & Univers en cliquant ici.